Ozias Leduc

Ozias Leduc et son oeuvre...

Un texte de Marie-Hélène Naud

Le peintre Ozias Leduc naît à Saint-Hilaire le 8 octobre 1864. Fils d’Antoine Leduc, un menuisier  et pomiculteur, et d’Émilie Brouillette, il demeure toute sa vie dans sa région natale, mais il se déplace fréquemment à travers le Québec, les provinces maritimes et les États-Unis pour remplir de nombreuses commandes. Même si Leduc se disait autodidacte, il eut néanmoins plusieurs expériences formatrices au début de sa carrière. En 1883, âgé de seulement dix-neuf ans, il peint des sculptures chez T. Carli à Montréal. En 1886, il devient l’apprenti du peintre décorateur d’églises Luigi Capello, puis celui d’Adolphe Rho en 1889. Un an plus tard, il construit avec l’aide de son père son atelier Correlieu, qui lui tient également lieu de résidence.

 

Leduc participe en 1891, pour la première fois, à l’exposition de l’Art Association of Montreal, qui deviendra le Musée des beaux-arts de Montréal, et y présente une nature morte. La finesse du détail et la qualité du trompe-l’œil de ses toiles lui assureront une critique favorable de la part de ses contemporains. En plus de ses natures mortes, Leduc réalise d’imposants décors d’églises, dont celui de la cathédrale Saint-Charles-Borromée de Joliette (1893-1896), son premier grand chantier, et celui de l’église de Saint-Hilaire (1896-1901), la première décoration où Leduc est maître des travaux. Son ami, le curé Joseph-Magloire Laflamme lui commande ce second décor. Pour permettre à Leduc de perfectionner son art et d’étudier le travail des maîtres européens, Laflamme finance son voyage à Paris et à Londres en 1897. Ce périple permettra au peintre de prendre connaissance des courants artistiques de son époque, dont le symbolisme qui l’influencera.

 

En 1905, le curé Laflamme confie à nouveau à Leduc une commande considérable : le décor de l’église Saint-Romuald de Farnham, qu’il termine sept ans plus tard.  (voir l’encadré plus bas).

 

Aussi, en 1906, l’artiste épouse sa cousine, Marie-Louise Lebrun. Entre 1913 et 1921, il crée plusieurs paysages symbolistes de grand format, dont, entre autres, Pommes vertes, qu’achète le Musée des beaux-arts du Canada. Outre ses toiles de chevalet et ses décors peints, Leduc effectue au cours de sa vie des illustrations de livres et compose des poèmes. Il s’implique aussi dans la revue Le Nigog en dessinant sa page couverture en 1918. De plus, Leduc est pomiculteur, commissaire d’écoles, conseiller municipal et membre-fondateur de la Société d’Histoire régionale de Saint-Hyacinthe. Il enseigne également la peinture, son élève le plus connu étant sans nul doute Paul-Émile Borduas. La décoration d’église permet cependant à Leduc de gagner sa vie et constitue la majorité de son corpus artistique. Notamment, parmi les lieux de culte qu’il a ornés se trouvent l’Église Saint-Enfant-Jésus du Mile-End, à Montréal (1916-1919), la chapelle privée de l’évêque de Sherbrooke (1921-1932) et le Baptistère de l’église Notre-Dame de Montréal (1926-1930). Leduc obtient en 1938 un doctorat honoris causa de l’Université de Montréal. En 1940, Gabrielle Messier commence ses études auprès de Leduc et devient son assistante deux ans plus tard. Elle l’aide à décorer son dernier grand chantier, l’église Notre-Dame-de-la-Présentation de Shawinigan-Sud (1942-1955), et le complète suite au décès de l’artiste le 16 juin 1955 à l’âge de quatre-vingt-dix ans à l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe.

 

 

 

 


Avec ses trente-quatre tableaux, notre église possède l’un des quatre ensembles religieux les plus vastes du corpus de Leduc. Au fil des ans, plusieurs ont pu être restaurés, malheureusement certains mal retouchés par Germain Vallée entrepreneur à qui avait été confiée la restauration de l’intérieur de l’église.

 

En 2016, dix-huit toiles ont pu être restaurées grâce à l’obtention d’une subvention de 32 732$ du Conseil du Patrimoine Religieux du Québec, la collaboration de la Ville et de la Caisse Populaire de Farnham qui ont financé l’impression du livre de Marie-Hélène Naud : «Ozias Leduc et la décoration intérieure de l’église Saint-Romuald de Farnham (1905-1912)» qui est toujours en vente au coût de 35$. Il faut également souligner la générosité d’organismes, de commerces et plusieurs paroissiens qui ont fait des dons de 100$ à 2 500$. Le retrait des confessionnaux, tel que recommandé par  le Conseil de Patrimoine Religieux, nous a permis de faire de belles découvertes. Il y avait dans chacun, une petite alcôve dont on ignore l’utilité.  On peut également voir deux éléments intéressants :

 

 

  • la signature du peintre suivie de l’année 1906

  • des écritures de Leduc où il mentionne la météo du jour.

 

Une fois les restaurations terminées, quatre chapelles ont été aménagées.  Chacune a une vocation spécifique :

  • Saint-Antoine-de-Padoue :  Chapelle des baptêmes

  • Saint-François-d’Assise :     Chapelle de la réconciliation

  • Présentation de Marie :       Chapelle dédiée à Ste-Anne

  • Saint-Louis-de-Gonzague:   Chapelle d'adoration eucharistique






Journal de bord du peintre